de Nohô
le Jeudi 24 Juillet 2025 à 16h16
Dans l’univers discret mais captivant de la fauconnerie en France, il est des passionnés qui consacrent leur vie à perpétuer cet art ancestral. C’est le cas de Marie-Agnès, 30 ans, fauconnier engagée, présidente de l’équipage de chasse au vol « L’Eure Envol », et membre active de l’ANFA – l’Association nationale des fauconniers et autoursiers.
Elle pratique la chasse au vol, une méthode de chasse traditionnelle avec des oiseaux de proie comme l’autour des palombes ou la buse de Harris, souvent accompagnés de chiens d’arrêt. Entre dressage, élevage et action de chasse, elle nous dévoile les coulisses d’une passion exigeante mais profondément vivante.
Dans cette interview, elle revient sur son parcours, la découverte de cette pratique unique, le lien profond qui unit l’humain, le chien et l’oiseau, et les valeurs de respect, d’observation et de complicité qui animent la fauconnerie moderne.
Je m’appelle Marie-Agnès, j’ai 30 ans. Je suis présidente de l’équipage de chasse au vol « L’eure envol » et également membre de l’ANFA, l’Association nationale des fauconniers et autoursiers. J’y consacre une grande partie de mon temps libre, car c’est une vraie passion.
Oui, on dit tout simplement « fauconnier », il n’existe pas de forme féminine du mot. Être fauconnier, c’est pratiquer une chasse ancestrale, la chasse au vol, avec des oiseaux de proie. On les affaite (dresse), on vit avec eux au quotidien, et on part chasser ensemble, souvent accompagnés de chiens d’arrêt, comme mes épagneuls bretons.
Il existe deux grandes pratiques :
Oui, absolument. Ce sont des animaux que nous détenons au quotidien. Certains sont nés chez nous, car nous faisons aussi un peu d’élevage. Il faut savoir que la détention d’un oiseau de proie est strictement encadrée : j’ai dû monter un dossier, obtenir une autorisation, passer le permis de chasser, et surtout me former au dressage (ce qu’on appelle l’affaitage).
À la base, je ne connaissais pas du tout ce monde. C’est en rencontrant mon conjoint, déjà fauconnier, que j’ai commencé à m’y intéresser. J’ai toujours été très proche des animaux, alors j’ai commencé à manipuler les oiseaux, à m’occuper d’eux, à comprendre leur comportement, leur alimentation, leurs soins. Et puis petit à petit, je l’ai accompagné à la chasse… et j’ai eu envie de me lancer moi aussi.
Ce que je préfère, c’est la relation à trois entre le fauconnier, le chien et l’oiseau. On forme une vraie équipe. Chacun se connaît, se reconnaît. Il y a une vraie complicité.
Et puis, c’est une chasse où rien n’est joué d’avance. Le gibier a ses chances, l’oiseau aussi. Tout dépend de leur stratégie, de leur agilité. Chaque envol est unique, chaque chasse est imprévisible.
Oui, tout d’abord l’ANFA, l’Association nationale des fauconniers et autoursiers de France, créée en 1945. Elle œuvre pour lapérennité de la fauconnerie, la conservation des rapaces et la reproduction en captivité.
Et puis je préside l’équipage L’eur envol, une structure à taille humaine qui rassemble une dizaine de passionnés. On chasse ensemble, on échange nos territoires, on partage des moments de nature et de complicité. C’est une très belle aventure humaine.
Marie-Agnès a découvert la fauconnerie en rencontrant son compagnon, et c’est rapidement devenu une passion à part entière. Aujourd’hui, elle fait partie d’un équipage de chasse au vol, l’Eure envol, et membre active de l’ANFA, l’association nationale des fauconniers.
Elle chasse aux côtés de ses rapaces (autour des palombes et buse de Harris) et de ses chiens d’arrêt, formant un véritable trio de complicité.
Ce qu’elle aime par-dessus tout : le lien animal-humain, la beauté de la nature, et l’imprévisibilité de chaque chasse.
Un univers fascinant, ancestral, et profondément vivant.
de Nohô
le Jeudi 24 Juillet 2025 à 16h16